vendredi 2 novembre 2012

Se soumettre à une doctrine?



La majorité des religions demandent de se soumettre à une doctrine. La question à se poser, c’est pourquoi se soumettre ? À qui, à quoi sert la soumission ?
Alors que font les fidèles, ils se soumettent à la doctrine quand ils sont dans le lieu de culte ou quand leur voisin de même confession les regarde. Mais dès qu’ils sont libres, ils font ce qu’ils veulent. La majorité des scandales religieux viennent de cette soumission ou en réaction à cette soumission.

Or, dès qu’on aborde le sujet de l’enseignement spirituel authentique, nous nous rendons compte que la véritable spiritualité est pédagogique. Bouddha était un pédagogue, le Tao est une pédagogie, Jésus était un maître et un pédagogue. Si vous suivez l’un de ces trois enseignements et que vous le mettez en pratique vous allez progresser parc que vous allez expérimenter. Par contre le bouddhisme, le christianisme sont des dérives de l’enseignement initial. Ce que je trouve admirable, ce sont les saints de ces différentes doctrines qui ont réussi à être juste malgré un enseignement faux.


Un exemple de soumission. L’Eglise continue d’enseigner aux gens qu’ils sont des pauvres pécheurs
et en même temps elle leur dit que Dieu est Amour. Je vois les dégâts que cela continue de causer aujourd’hui, surtout chez ceux qui ont un esprit faible. Si Dieu existe et qu’il est Amour et que nous sommes ces enfants et que nous sommes pécheurs, Dieu est aussi pécheur… Non, Dieu n’est pas pécheur, alors, ses enfants non plus…

La réalité, c’est qu’il existe une conscience d’Amour et tant que nous ne sommes pas nous-même dans cette conscience, nous commettons des erreurs (péchés). Le péché est une erreur due à ce que notre conscience n’est pas suffisamment ouverte. Si mes volets sont fermés et que je me promène dans la pièce je vais me cogner parce que je ne vois pas clair. Si je me cogne, ce n’est pas de votre faute, ce n’est pas de la faute de la lumière. Si je me cogne, c’est parce qu’il n’y pas de lumière (Dieu). Si les volets sont entrouverts, un peu de lumière va entrer, je ne vais plus me cogner, mais je ne pourrais pas faire un travail de précision.  Maintenant, si ma conscience est complètement ouverte, la lumière, va entrer et je verrais clair, je ne ferais plus d’erreurs (péchés) simplement parce quema vision sera claire.

A ce moment-là, le point de vue change radicalement. Il n’y a plus de péchés simplement parce que ma vision devient juste, parce que la lumière est entrée. Et s’il n’y a plus de faute, il n’y a plus rien à pardonner. C’est cela qu’avait compris Jésus et c’est cela qu’il enseignai : l’Amour inconditionnel, sans aucune condition. Alors, pourquoi se soumettre à une doctrine qui enferme et qui conditionne alors que l’amour libère.

Bien sûr, nous n’en sommes pas là et nous avons peut-être à pardonner à quelqu’un ou à se faire pardonner et ce n’est pas facile. Et pourtant, quelle libération quand j’arrive à pardonner, mais en même temps quelle ouverture à l’Amour. Qu’est-ce qui se passe quand je ne pardonne pas ? C’est comme si j’avais un boulet accroché à mon pied, à chaque fois que je veux avancer, il y a quelque chose qui m’empêche de progresser. Je sais ce que je dois faire enlever le boulet (pardonner), mais non, je préfère en vouloir à celui qui m’a fait du mal, même si c’était, il y dix ans. Je connais une personne qui traine son boulet depuis plus de vingt ans, mais elle est tellement fière de le montrer à tout le monde. Tous ses amis connaissent son boulet. Et pourtant, aujourd’hui, il existe tellement de moyens de se libérer de ce boulet. Oui, mais si je n’ai plus ce boulet du non-pardon, qu’elle sera ma raison de vivre ?

Ce qu’il y a aussi d’étonnant, c’est que, dès que je pardonne, j’ai l’impression que le divin commence à s’occuper de moi ou pour être plus précis que plus d’amour rentre de nouveau dans ma vie. Il m’arrive encore de me mettre en colère. Sur le coup, ce n’est pas facile à pardonner puisque l’autre a bousculé mon égo ou alors parce que je n’ai pas répondu à son caprice. Il ne faut pas hésiter à pardonner et même si je ne peux pas le faire concrètement, pour mille et une raison. Faîtes-le en esprit. Ça marche aussi !
Une fois je m’étais disputé avec mon fils et il partait faire un stage en mobylette. Il était parti et il était trop tard pour que je lui demande pardon de m’être emporté.  Je lui ai demandé pardon en esprit, sachant aussi que la colère peut provoquer un accident. Je me suis dit que je lui demanderais pardon quand il allait rentrer. Et ce qui s’est passé ensuite est vraiment étonnant. Quand il est rentré à midi, c’est lui qui est venu le demander pardon…
Dès que je pardonne, le Divin en moi prend le relais et fait tout ce qui est nécessaire et cela, d'une manière étonnante.

Dans tout ce que j’ai dit ci-dessus, y-a-il quelque part à se soumettre à une doctrine ? Non, bien entendu. Est-ce la peur du péché, de l’enfer ou je ne sais quoi qui m’a fait pardonner à mon fils. Non ! Et si j’étais simplement pragmatique je ferais cette constatation. J’ai pardonné à mon fils en esprit et finalement, c’est lui qui est venu concrètement me demander pardon. Les voies de l’Esprit sont impénétrables.

Et qu’est-ce qui change radicalement par rapport à la soumission à une doctrine, c’est l’expérience que j’ai faite, c’est aussi le ressenti que j’ai eu quand mon fils est venu me demander pardon. J’étais à la fois étonné et ému, parce que je ne pensais même pas qu’il puisse le faire.

Dans la soumission à une doctrine, il y a quelque chose d’irrationnel et de non spirituel. D’irrationnel parce que très souvent la doctrine est fondée sur des dogmes irrationnels et invérifiables. Et de non spirituel, parce que ce n’est pas l’Esprit qui agit.

L'Esprit qui agit se constate dans les faits, dans notre réalité. Quand je pardonne, en réalité, je ne fais rien, par contre, je m’ouvre à la compassion, je ne vois plus l’erreur, la faute, je vois simplement le manque d’amour et l’essentiel à ce moment-là est de rétablir l’amour. 

C’est aussi cela le véritable enseignement que donnent le TAO, Bouddha et Jésus.

Pascal Cadart




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